Pour gagner avec l’immobilier, il faut comprendre comment fonctionne le marché. Espaces plus grands, extérieurs, télétravail… Repères post confinement pour investir au juste prix. Découvrez notre sélection de 12 villes à privilégier en 2021.
En 2020, les deux périodes de confinement-déconfinement ont fait naître de nouvelles envies immobilières.
Plusieurs profils d’acheteurs apparaissent désormais : ceux qui souhaitent rester en ville avec un extérieur, ceux qui veulent demeurer à proximité des métropoles mais cherchent un logement avec jardin et une pièce pour télétravailler, et il y a ceux qui « partent en province » pour le calme, et encore plus d’espace à vivre.
Autant de nouveaux critères d’achat et de profils d’acquéreurs qui vont peser sur les marchés locaux.
Le besoin d’extérieur s’affirme dans les grandes villes
C’est une des grandes tendances qui est apparue à la suite du confinement, avoir un petit coin de balcon ou de terrasse. Les parisiens particulièrement privés d’extérieur ont été nombreux à en manifester l’envie.
« Dès le mois de mai, nous avons eu une activité très soutenue avec deux fois plus de visites qu’habituellement », constate Benoit-Henri Vitu de l’agence Terrasses et Jardins. Une envie telle qu’ils peuvent pour cela renoncer à une chambre ou une place de parking. Reste que ces biens avec extérieur ne sont pas légion dans les grandes villes.
À Paris, il faut prospecter dans certains arrondissements plus fournis que d’autres, comme les XIIe, XVe, XVIe, XIXe et XXe où les constructions d’après-guerre sont plus nombreuses et comprennent plus souvent des extérieurs dans les derniers étages. Même s’il est difficile de quantifier le coût d’un balcon ou d’une terrasse, car tout dépend de sa surface et de son exposition, comptez jusqu’à 15 à 20% en plus pour espérer installer son transat au grand air.
Paris n’est pas la France et le coût de ces mètres carrés supplémentaires tant recherchés n’est pas le même dans les autres grandes villes.
« À Toulouse, l’extérieur est obligatoire, explique Julien Michon, chasseur immobilier chez Mon Chasseur Immo. Dès que l’on s’éloigne du centre, on trouve des appartements avec balcon. Il faut compter un surcoût dans son budget de quelques pourcents dans les immeubles récents. »
À Strasbourg, en revanche où les extérieurs sont plus rares, la différence de prix est plus importante. « La demande y est forte pour des appartements avec terrasse ou jardinet, confie Danièle Elkaim directrice de l’agence Nessimmo à Strasbourg. Nous venons de vendre 270.000 euros un appartement de 62 m2 avec balcon dans une rue recherchée. Le même bien sans balcon ne se serait vendu « que » 240.000 euros. »
Les acheteurs souhaitent une pièce en plus, un bureau le plus souvent
Parmi les salariés qui ont vécu l’expérience du télétravail, 27% recherchent désormais une surface plus importante avec une pièce fermée pour un bureau isolé si besoin et 56% seront plus vigilants concernant la qualité de l’accès à Internet, selon une étude récente.
De manière générale, depuis le mois de mai dernier, dans les communes plus aérées et plus résidentielles proches des grandes collectivités, le marché est très actif. Il faut dire que pour le prix d’un appartement en plein centre, on peut s’y offrir une maison avec jardin et « LA » pièce en plus pour travailler.
En périphérie de Lyon, les acheteurs cherchent des maisons dans les communes de La Tour-de-Salvagny et Saint-Genis-Laval par exemple.
En Île-de-France, la demande se déplace vers la grande couronne où les prix sont bien moins élevés et où les biens répondent au désir d’espace, de calme et de verdure.
Attention, compte tenu de la demande dynamique et du manque de biens en vente, la hausse des prix des maisons devrait s’amplifier dans les prochains mois. «Autour des grandes collectivités, il y a une préférence pour l’habitat individuel, constate Michel Le Bras président du réseau de mandataires Proprietes-privees.com. Nous constatons déjà une baisse des délais de ventes pour ces biens et une augmentation des prix conséquentes. Par exemple à 30 km de Nantes, les prix progressent d’environ 10% sur un an. »
Le télétravail permet de s’éloigner des grandes agglomérations
La crise accélère le désir de changements, «50% des Français préfèrent vivre dans une ville moyenne plutôt que dans une métropole, contre 13% dans une petite ville et seulement 7% dans un territoire rural », selon l’édition 2020 du Baromètre des Territoires. Le télétravail peut permettre de concrétiser ce souhait, à condition d’avoir une connexion fiable et rapide au réseau Internet.
Beaucoup de ceux qui peuvent le faire prospectent désormais bien au-delà des grandes agglomérations. « Nous avons vu de nombreux parisiens arriver à Rambouillet, Compiègne, et Orléans », constate Éric Allouche, directeur exécutif du réseau Era immobilier. Leur arrivée risque de faire grimper les prix notamment pour les ventes entre particuliers.
Des villes comme Angers, Reims, Chartres, Le Mans, Rouen, entre autres ont vu le nombre de visites considérablement augmenter. Il faut dire qu’elles ont l’avantage de se trouver à une 1 heure, 1heure et demie de Paris en train, et d’offrir des prix qui sont encore trois à cinq fois moins élevés.