Face à l’insuffisance de biens à vendre, les prix ont grimpé jusqu’à atteindre des niveaux record dans le centre-ville. Mais l’euphorie s’estompe et le marché atterrit en douceur.
Après une année de surchauffe due à un afflux d’acheteurs, le marché immobilier lillois semble se calmer. « Depuis janvier, nous constatons un ralentissement de l’activité partout dans la métropole. Malgré tout, nous manquons toujours de biens à vendre », note Philippe Descampiaux, directeur des agences Citya-Descampiaux. Conséquence immédiate : les prix, qui étaient nettement orientés à la hausse depuis plus de deux ans, stagnent maintenant dans tous les quartiers de la ville et dans sa première couronne.
Même ceux des jolies maisons des années 1930 avec un jardin et des appartements avec un petit extérieur, biens très courus après le premier confinement, sont aujourd’hui négociés. En seconde couronne et dans les villes situées à une dizaine de kilomètres du centre, la demande est en berne et le marché devient atone. Pourtant, les prix restent élevés. Selon Meilleursagents, il faut compter en moyenne 3 385 euros/m2 pour acheter un appartement et 2 931 euros/m2 pour une maison.
Très recherché par les acquéreurs, le Vieux-Lille conserve son attrait et affiche les prix les plus élevés de l’agglomération. Mais, contrairement à cet été, les acquéreurs sont plus raisonnables et négocient à la baisse. En moyenne, il faut compter autour de 4 500 euros/m2 pour acheter un appartement, les petites surfaces en très bon état pouvant se vendre au-delà de 5 000 euros/m2. Quant au haut de gamme, « en parfait état et bien placé, un appartement vaut entre 5 000 et 5 700 euros/m2, certaines petites surfaces frôlant les 6 000 euros/m2 », affirme Bruno Gras, directeur de Barnes.
Encadrement des loyers
Autour de ce quartier prisé, celui des deux gares et surtout les abords de la place de la République et le quartier Vauban, centre de gravité des nombreux étudiants de la ville, conservent leur image de valeurs sûres. Dans ces secteurs, un appartement en bon état se négocie entre 3 800 et 4 800 euros/m2. Malgré la mise en place de l’encadrement des loyers dans la ville, les investisseurs restent nombreux. « Globalement, cette mesure n’a pas eu d’impact sur les bailleurs, sauf sur ceux qui louaient des studettes, qui ont dû parfois baisser leurs loyers », explique Philippe Descampiaux. Aujourd’hui dans la ville, un deux-pièces en bon état se loue entre 580 et 730 euros par mois et un studio entre et 400 et 500 euros par mois.
Pour trouver des prix moins élevés, il faut se reporter dans les environs du centre-ville. Les quartiers de Cormontaigne, Gambetta ou Jean-Baptiste Lebas, conservent leur côte auprès de ceux qui cherchent plus grand ou moins cher qu’en hypercentre. Un logement en bon état s’y vend un peu plus de 3 000 euros/m2. Autre secteur de report : celui des bords de Deûle, mélange d’appartements anciens et récents et de maisons en briquettes, qui se vendent entre 2 600 et 3 200 euros/m2.
Amateurs de maison
Enfin, la partie nord de Wazemmes et le secteur Saint-Michel plaisent toujours aux jeunes acheteurs qui y deviennent propriétaires pour un prix moyen de 2 800 euros/m2. Depuis six mois, les amateurs de maisons qui ne trouvent pas leur bonheur dans les quartiers centraux de Lille ont été encore plus nombreux à la Madeleine, Lambersart ou Saint Maurice-Pellevoisin et le prix de ces biens a flambé. Il devient difficile de trouver une maison à moins de 350 000 euros et celles qui sont bien placées et un peu plus grandes se vendent au-delà de 500 000 euros.
A l’est du centre-ville, derrière les voies ferrées et de l’autre côté du périphérique, Fives concentre les projets de rénovation de la mairie depuis plus de vingt ans. Autrefois très populaire, le secteur est en pleine mutation urbaine, et attire à la fois les primo-accédants et les investisseurs. Ces derniers privilégient l’achat de maisons de ville, entre 190 000 et 230 000 euros pour 100 à 120 m2, à habiter en famille ou à louer en colocation meublée pour une rentabilité supérieure à 5 % bruts. Près de deux fois moins cher que dans le Vieux-Lille.
Crédit : Marie Pellefigue, Le Monde